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Lactalis antisyndicale

La filiale brésilienne de la transnationale française située dans l'État du Paraná maintient une conduite d’harcèlement par rapport aux travailleurs organisés et les menaces à l'encontre de ceux qui veulent se syndicaliser sont monnaie courante, a déclaré à Rel Wagner do Nascimento, secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l'alimentation de Carambeí et de la région (SINTAC).
Photo: Gerardo Iglesias

Le dirigeant a en outre déclaré que l’entreprise rétarde, à plusieurs reprises, les accords salariaux et que les propositions en matière d’ajustement de la même couvrent à peine le taux d’inflation.

« Ce qui nous préoccuppe c’est le comportement antisyndical manifeste de l’entreprise. L’année dernière, ses représentants ont irrégulièrement expulsé deux dirigeants qui accompagnaient un inspecteur du ministère du travail. Il était là pour proceder à une inspection dans le cadre d’une poussée de l’épidémie de Covid dans l’usine », a déclaré M. Wagner.

D’un autre côté, il y a prèsque deux ans que le SINTAC ne réussi pas à accorder une convention collective de travail, bien que la production de Lactalis ne s’est pas arrêtée pendant la pandémie.

« Une autre difficulté à laquelle nous sommes confrontés concerne les négociations salariales, qui sont au point mort depuis 2019. L’entreprise veut que le syndicat se rallie à sa vision, et mène en même temps une campagne de dénigrement contre le syndicat », a expliqué le dirigeant.

À point mort

Le harcèlement et les menaces dont les travailleurs sont les victimes, ainsi que l’absence de dialogue ont détérioré les relations avec l’entreprise à tel point que le syndicat a dû recourir aux tribunaux du travail pour réussir à se rapprocher de sa base de travailleurs.

Les menaces de la part de Lactalis sont directes: si les travailleurs ou les travailleuses s’affilient au syndicat, ils peuvent perdre leurs avantages sociaux et ne pourront pas être bénéficiés de promotions de la part de l’entreprise, entre autres choses.

« Les dégâts ont été importants. Il y a des travailleurs qui n’osent pas parler aux dirigeants par peur des représailles ».

Le 26 juin, une audience aura lieu au tribunal régional du travail pour tenter de renouer le dialogue.

« Nous comptons avec l’appui de Rel UITA pour faire connaître la situation que nous traversons dans cette transnationale qui, depuis son installation à Carambeí, est restée réticente au dialogue et au respect de la liberté d’association de ses travailleurs », a-t-il conclu.